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Lu sur : The new West Indian « Peu de gens savent que les Noirs ont souffert comme les Juifs de la persécution nazie. Mais de nombreux documents témoignent pourtant de l'existence de ces victimes oubliées du régime Hitlérien.
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- Quand les nazis arrivent au pouvoir en Allemagne en 1933 des centaines d'enfants, fruits des amours entre allemandes et soldats africains des troupes françaises qui occupèrent la Rhénanie en 1918, vivent en Allemagne.
Dans Mein Kampf, Hitler écrivait que ces enfants étaient nés d'un complot Juif visant à batardiser l'Europe. Sous le régime Nazi, les enfants afro-allemands furent catalogués « Bâtards Rhénans » stérilisés de force et déportés. -
On y découvre entre autres détails, que l'idée de stériliser la race Noire est née en Namibie, bien avant la première guerre mondiale, dans le cerveau d'un généticien allemand, le Docteur Eugen Fisher, pour qui les rapports sexuels entre colons allemands et femmes africaines représentaient une menace pour la pureté génétique de la race aryenne.
Dans le même registre, les quatre années de rébellion des Herero contre les colons allemands en 1904, se soldait par la mort de 60.000 membres de cette ethnie, soit 80% de ses membres. Les survivants furent enfermés dans des camps de concentration et utilisés, prélude à ce qui allait advenir trente ans plus tard, comme des cobayes pour des expérimentations médicales.
Les recherches ont montré que la communauté Noire allemande forte de quelques 240.000 membres était la cible principale du programme de stérilisation nazie. Hitler n'avait pas imaginé tout seul la supériorité aryenne et l'infériorité des Noirs. Il y avait été aidé par les théories d'un zoologiste allemand du 19ème siècle, Ernst Haeckel, pour qui les « cheveux laineux des nègres » suffisaient à prouver l’incapacité de la race Noire à évoluer vers une intelligence supérieure. Une interprétation du Darwinisme évidemment tirée par les cheveux !
L'obsession nazie pour la pureté raciale et l'eugénisme fut encore renforcée après 1918, à la suite de la défaite allemande lors de la première guerre mondiale. Selon les termes du traité de Versailles, l'Allemagne se voyait dépouillée de ses colonies d'Afrique et obligée d'accepter l'occupation de la Rhénanie. Le déploiement de troupes d'occupation composées de soldats africains des colonies Françaises acheva d'humilier les Allemands.
Le scandale de la présence d'Africains parmi les troupes d'occupation fit les gros titres des journaux et de nombreux films de propagande furent tournés qui montraient des femmes allemandes fréquentant des soldats Noirs.
En 1936, Hitler réoccupait la Rhénanie et engageait aussitôt son programme contre les Noirs. Fin 1937 au moins 400 métis étaient stérilisés de force et 400 autres disparaissaient dans les camps.
Hans Hauck, une des victimes du programme de stérilisation d'Hitler, raconte : « Nous avions la chance de ne pas être destinés à l'euthanasie; nous étions seulement stérilisés. Il n'y avait pas d'anesthésie. Une fois reçu mon certificat de vasectomie, on m'a fait signer un papier par lequel je m'engageais à ne jamais avoir de relations sexuelles avec des Allemands. »
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Photo : Survivants des camps peu après la libération du camp de concentration de Dachau. A droite se trouve le détenu belge africain Jean Voste. Dachau, Allemagne, après le 29 avril 1945. (United States Holocaust Memorial Museum)
Dès 1932 au cours d'un discours à Bresau, Hitler avait menacé d'envoyer les Africains, les Juifs et toute personne non-aryenne dans les camps s'ils ne quittaient pas immédiatement l'Allemagne. Mais la plupart des Noirs en Allemagne n'avaient aucun moyen d'échapper à cette menace : Ils étaient Allemands, avec des passeports allemands et n'avaient nulle part ailleurs où aller. Quelques-uns se réfugièrent en France et d'autres essayèrent de rallier les anciennes colonies allemandes d'Afrique qui étaient sous contrôle de la Ligue des Nations depuis 1920. Mais les autorités coloniales britanniques refusèrent de leur accorder le statut de réfugiés sous prétexte qu'ils avaient pu combattre du côté des Allemands pendant la première guerre mondiale.
De nombreux Noirs allemands résistèrent à la montée du nazisme, tel Lari Gilges dans sa ville natale Dusseldorf qui fut abattu par les SS en 1933, dès l'arrivée d'Hitler au pouvoir. On connaît mieux l'histoire des artistes Noirs et métis qui travaillèrent pour le Hillerkus Afrikaschau pour échapper aux persécutions.
Comme le raconte Elizabeth Morton : « Mon père était un des fondateurs du Afrikaschau. Il y avait de tout: des danses, des chansons, des acrobaties, des intermèdes musicaux, des claquettes. C’était un show complet et l'Afrikaschau est vite devenu l'endroit à la mode pour les Noirs. »
Bien entendu les SS interdirent ces spectacles en 1940. Mais le chef de la propagande nazie, Josef Goebbels, avait besoin de figurants Noirs pour réaliser ses films sur la supériorité de la race aryenne ; Des films comme Congo Express, Couac en Afrique ou Tatie Wanda en Ouganda qui présentaient l'Allemagne comme une puissance coloniale protectrice et bienveillante.
L'acteur Noir Werner Egiomue raconte : « Nous avions un agent qui avait l'adresse de tous les Noirs de Berlin. La Chambre de Commerce du Reich était en contact avec lui pour les castings. Au studio on s'amusait bien mais dehors on pouvait être arrêté. Au studio on était en sécurité. »
Théodore Michael, un des plus grands acteurs allemands de l'époque témoigne de son expérience : « Les Noirs en Allemagne étaient conscients du fait que si les nazis voulaient se débarrasser de nous ils pouvaient le faire en un rien de temps. Ils m'avaient envoyé travailler dans une fabrique de munitions. Ce sont des soldats Russes qui nous ont libérés. Ils étaient étonnés de trouver un Noir encore en vie en Allemagne. »
Les Noirs allemands n'étaient pas les seuls à être la cible des nazis, les soldats Noirs avaient eux aussi droit à un traitement spécial. Entre 1939 et 1945 on estime que 200 000 soldats des troupes coloniales ont servi en Europe. Les nazis réservaient un sort particulier aux soldats Noirs. Pour eux la Convention de Genève ne s'appliquait pas. Les SS les privaient de nourriture et les laissaient tout simplement mourir de faim. Un document des actualités filmées de l'époque montre des soldats et des civils Noirs en train de fouiller dans les ordures pour trouver de quoi manger au camp de prisonniers de guerre d'Hemer près de Dortmund. Personne ne sait combien de prisonniers de guerre et de civils Noirs sont morts dans les camps aux mains des SS. Les Juifs étaient enregistrés comme Juifs, les Noirs étaient enregistrés selon leur nationalité.
Johnny William, dont la mère était Africaine et le père Français, a donné une description de la vie dans un camp de concentration. Johnny avait été arrêté par la Gestapo et envoyé au camp de Neugengamme près de Hamburg. « On était cinq ou six Noirs. Dès notre arrivée les SS nous ont séparés des prisonniers Blancs. Ils nous considéraient comme des sous-hommes, des animaux, des singes. »
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Commentaires :
Anonyme |
AveuglesN'oublions pas non plus les homosexuels, les handicapés, les tziganes... Si un de vous à la chance d'aller à Londres, allez voir le "National War Museum", pour informer, ca informe, faut être préparé quand même, sinon on risque un choc important.
Merci pour cet article instructif (même si je trouve qu'il se place dans la veine "c'est la semaine de commémoration donc on en parle"... La merde faut en parler tout le temps, pas une fois par an) Répondre à ce commentaire
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Anonyme 26-01-05
à 15:49 |
Re: AveuglesN'oublions pas non plus les prisonniers/ères politiques, Nacht Und Nebel, ...
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Anonyme 26-01-05
à 18:53 |
Le privé est politiqueBonsoir Anonyme,
Dans mon chef, ce n’est jamais « la semaine de commémoration donc on en parle » A Georges, Libertaire Concentrationnaire N.N., mort en Déportation, classé « patriote désintéressé » par l’administration du pays qui la vu naître, et père de « ma » mère. Mirobir Répondre à ce commentaire
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à 13:05