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L'En Dehors


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Rapport sur le mouvement naturien
L'action anti scientifique


En même temps que l'apparition du journal l'État Naturel en juillet 1894, un projet fut élaboré en vue de faire une démonstration pratique de l'idée naturienne, et l'on devait établir une colonie en ce sens dans le Cantal, mais le projet échoua pour cette raison: plausible entre toutes que l'on ne possédait aucun terrain propice à la dite manifestation anti scientifique, ni aucun moyen pécuniaire de se le procurer. Ce projet avait été conçu sur la générosité d'un propriétaire assez conscient à l'époque, mais qui, par la suite, se désintéressa du dit projet.


Le journal l'État Naturel avait créé un mouvement de sympathie, de curiosité aussi. Pendant deux à trois années, il y eut des réunions, et soirées familiales organisées par les Naturiens ou Libertaires scientifiques, qui furent assez suivies, pour vulgariser l'idée, réunions tenues en différents endroits, mais notamment à Montmartre. Il y eut en même temps un groupe semi féminin qui s'intitula Les Naturiennes du Quartier Latin, mais qui fut dissous avant même sa constitution définitive par ses adhérents comme pouvant prêter à l'équivoque, de par son titre et passer pour une société de purs fantaisistes. Emile Gravelle, dessinateur qui avait publié l'État Naturel parvint, non sans mal à faire paraitre quatre numéros de son journal, de 1894 à 1898, et deux numéros d'une feuille satirique, intitulée Le Sauvage, en fin 1898 ; dans le courant de 1898, parut Le Naturien, excellente feuille de lutte, fondée par le courageux camarade Honoré Bigot, qui eut aussi quatre numéros et entre temps, de 1895 à 1898, Zisly et Beaulieu publièrent la Nouvelle Humanité qui eut vingt numéros et imprimée à l'autographie. Par la propagande de ces diverses publications, l'idée naturienne faisait naître des controverses, et aussi des adeptes, particulièrement chez les anarchistes. I1 y eut   et il y a encore, heureusement   des partisans du naturisme, non seulement à Paris, mais également à l'étranger. Depuis fin 1898, la propagande s'est un peu relâchée, certains adhérents se trouvant être disséminés par suite de circonstances individuelles, et, il faut le dire, par lassitude, du moins pour quelques uns.


Dans le courant de 1898, un naturien, Alfred Marne, créa en quelque sorte une branche soeur du naturisme, c'est à dire le Sauvagisme, donna quelques réunions d'un caractère amical et privé pour y faire la diffusion de ce naturisme outrancier et publia un journal L'Age d'Or, qui en resta à son premier numéro. Qu'est ce que le sauvagisme? A bien dire, c'est un naturisme violent : accepter la Nature telle qu'elle est, ne rien modifier, en vivre sans rien créer qui rappelle notre funeste civilisation. Tout cela est très discutable, évidemment, mais, personnellement, je ne vois pas une énorme différence entre le naturisme, et le sauvagisme, quoique le naturisme ait tendance à admettre un certain degré de civilisation individuelle, si toutefois on peut se servir de ce mot ici, mais de civilisation considérablement épurée bien entendu.


En septembre 1899, Zisly publia une brochure de propagande En conquête vers l'État Naturel et en mai 1900, une seconde de genre littéraire, intitulée Voyage au beau pays de Naturie, et enfin, en 1901, la présente brochure. D'autres brochures sont en chantier Le Naturisme Libertaire devant la civilisation par le camarade Weis Aloise, actuellement au Tonkin, et " Exposé du Naturisme par Henri Beylie et Zisly. Un détail à noter, c'est que la plupart des naturiens sont des anarchistes désabusés des beautés féeriques du machinisme grandiose préconisé par les anarchistes scientifiques. Un autre fait à signaler, c'est le sectarisme de la presse anarchiste française vis à vis du naturisme, qui ne consentit jamais   à part " l'Homme libre " qui m'inséra dans son dernier numéro un article sur le Déboisement   à publier la moindre prose naturienne, quelques publications socialistes et littéraires ont inséré des études naturiennes. Seule la presse libertaire étrangère y fit bon accueil et maintes fois, discuta. Je cite « Débâcle Sociale", "Réveil desTravailleurs" de Belgique ; "Tribune Libre" et Germinal "Etats Unis; " La Anarquia" Argentine; "An Archie de Hollande, et des notes dans d'autres gazettes anarchistes d'Angleterre, Danemark , Grèce, Espagne, Italie.


Nous avons à déplorer la mort du camarade Georges Guillemard, le 16 octobre 1896, à l'Hôtel Dieu.


" Le Libertaire " et Le Père Peinard" ont seuls accepté de nos communications. Les "Temps Nouveaux pensent que l'opinion naturienne est Ridicule ( Temps Nouveaux, n°12, 3° page 1896 ). Or, combattre les préjugés bourgeois et admettre le Ridicule, qui en est un, n'est pas précisément logique.


Les Naturiens n'ont absolument rien de commun avec les Naturistes, école littéraire, partisans du luxe, ni avec les végétariens qui ne sont que des farceurs.


Citons quelques anciens et actuels propagandistes : Paris: Bigot, Henri Beylie, Alf.Marné, Spirus Gay, Em.Gravelle, Moris, Paul Paillette, Dutheil, Dufour.   Nimes : E.J.Villemejane, Raynaud.   Limoges : Barian.   Toulon : Fouques Jeune.   Toulouse : L.Bioulet. D'autres encore Devigne, etc...En août 1899, le camarade Weiss AloIse (Tchandala) a versé la somme de trois cent francs à M.Ach. Le Roy, éditeur, ( Voir .l'Aurore, quatrième page, Librairie Internationale ) pour la publication de son ouvrage « Le naturisme devant la civilisation » mais cet éditeur, n'a pu, d'après ses dires, publier, par suite d'incidents fâcheux, cette oeuvre intéressante sur le naturisme à travers les âges : nous attendons toujours.


Au premier abord, le naturisme se confond aisément avec l'anarchisme, mais après un examen sérieux, il en est tout autre, car la Science acceptée par les anarchistes et niée par les naturiens sépare catégoriquement ces deux idées.


RÉFLEXIONS SUR LE NATUREL ET L'ARTIFICIEL


Tout travail exécuté à la main est bien mieux fait et plus résistant que tout ce qui se fait par des machines quelconques. Aujourd'hui, on connaît le faux, la camelote; on est toujours pressé, on fait tout à la hâte, et par conséquent mal.


Les naturiens veulent l'abandon de la Civilisation et le retour à une vie plus naturelle. Retourner à l'état naturel, n'est pas aller en arrière, au contraire, c'est aller en avant, puisque c'est la marche vers le Bonheur.


N'oublions jamais de penser que ceux que nous appelons avec mépris et dédain, des Sauvages, sont heureux et libres et ne sont pas astreints à travailler dans les plus mauvaises conditions, jour et nuit, des douze et quinze heures de suite. Là où il y a des anthropophages, c'est que la Civilisation ( Armée et Clergé, qui, par la Colonisation, amènent l'Esclavage, l'alcoolisme, la syphilis, le vol et le meurtre ) a pénétré, car, tuer, voler ou manger son semblable sont des actes tout à fait CIVILISES.


On signale toujours de nombreuses catastrophes de chemins de fer ainsi que des sinistres en en est seule à la Civilisation, car on peut sans luxe, sans voies ferrées ni commerce.


Aujourd'hui presque tous les aliments et boissons sont frelatés. Nous possédons par exemple le bouillon en tubes ( pour ne parler que de cela ).Comme si cela pouvait être fortifiant, du bouillon chimique et sans goût aussi. Partout, dans tout , dans tout, la nature triomphe !


Le stupide Berthelot, ex ministre de l'Instruction Publique, dans un discours ultra scientifique, n'a t il pas prétendu qu'avec les progrès constants de la Science, il arriverait un moment où tout individu pourrait se procurer sa nourriture quotidienne sous la forme d'une tablette Chimique!!!... Si ce malheur arrivait ( et il n'en faut pas douter, hélas ! ) alors, adieu le goût, la saveur, adieu la nourriture fortifiante naturelle et variée !


On ne souffre du froid, de la faim, de la chaleur, de la sécheresse, de l'inondation et des épidémies que dans les Sociétés civilisées. A l'état naturel, ces maux n'existent pas !


Tout individu ne se trouve vraiment bien que dans son pays où il est habitué et constitué pour vivre d'après son propre climat; donc s'il veut voyager, il est naturel qu'il ait à souffrir des diverses temératures, et il n'a pas, par conséquent à traiter la Nature de marâtre, comme beaucoup d'inconscients le font.


Tous les produits de la Terre qui sont exportés le sont toujours avant leur maturité ; ils perdent non seulement leur goût mais aussi leurs propriétés nutritives, ou tout au moins elles sont considérablement amoindries.


La Civilisation qui pousse à un Progrès meurtrier sans avoir les moyens d'y remédier efficacement, se met par là, bien au dessous de la Nature qui, à tout poison, a son antidote.


Les journaux politiques et même anarchistes ont la très mauvaise habitude de traiter certains actes de banditisme, du nom de Sauvagerie. Le terme est inexact, car ces actes sont absolument Civilisés.


DOCUMENTS SUR LA NATURE


Toutes les misères qui affligent l'homme, c'est lui même qui en est l'artisan les jouissances qu'il s'élabore ne valent pas le quart de la peine qu'il se donne pour les acquérir. Il ressemble à un chasseur qui bat toute la journée une campagne pour un lièvre étique ou pour une carcasse de perdrix. Nous nous vantons de la supériorité de notre intelligence, mais qu'importe que nous mesurions le cours des astres, que nous puissions dire, à une seconde près, à quelle heure la lune se trouvera entre la Terre et le Soleil, que nous parcourions les solitudes de l'Océan avec des nageoires de bois ou des ailes de chanvre, si nous ne savons pas jouir des biens que Dieu ( ici l'auteur se trompe, Dieu n'existe pas, il n'y a que la Nature ) a mis dans notre existence ? Les animaux, que nous insultons du nom de brutes, en savent bien autrement long que nous sur les choses de la vie. L'âne se vautre dans l'herbe et la broute, sans s'occuper si elle repoussera ; l'ours ne va pas garder les troupeaux d'un fermier afin d'avoir des mitaines et un bonnet fourré pour son hiver le lièvre ne se fait pas tambour d'un régiment dans l'espoir de gagner du son pour ses vieux jours le vautour ne se fait pas facteur de la poste pour avoir, autour de son cou chauve, un beau collier d'or ; tous sont contents de ce que la Nature leur a donné , du lit qu'elle leur â fait avec les étoiles et l'azur du firmament.


Aussitôt qu'un rayon luit sur la plaine, l'oiseau se met à gazouiller sur sa branche, l'insecte bourdonne autour du buisson, le poisson se joue à la surface de son étang, le lézard flâne sur les pierres chaudes de sa masure si quelque ondée tombe du nuage, chacun se réfugie dans son asile et s'y endort paisiblement, en attendant le soleil du lendemain.


Pourquoi l'homme n'en fait il pas autant ?


( CLAUDE TELLIER , " Mon Oncle Benjamin ")


Dans un article, le camarade Zisly exhorte tout individu à vivre selon la Nature, pour être sain physiquement et moralement. Dès à présent, dit il, mettons nous le plus directement possible en rapport constant avec elle. Que ceux qui sont froissés par les préjugés s'en débarassent, s'ils l'osent. Notamment, il dit à la femme : Jetez votre corset meurtrissant vos seins ! laissez flotter sur vos épaules, vos longs cheveux   qu'ils soient ondulés ou droits, souples ou raides, qu'importe ! pourvu qu'ils soient portés naturellement ce qui embellit toujours, car c'est un cadre, le cadre naturel du visage. Aux hommes il dit : Laissez croître vos cheveux, portez la barbe orgueilleuse, et, à tous les deux, l'homme et la femme : Rejetez les oripaux dont vous êtes affublés.


Nous ajoutons : Que ceux qui sont plus ou moins indépendants prêchent par l'exemple.


I1 dit encore : La Science doit être naturelle, autant que possible, les primitifs n'avaient pas recours à Elle  n'en ayant pas besoin car ils ne luttaient pas contre Nature. L'Art doit être conforme à la Nature. Les Villes doivent disparaître pour faire place aux champs, à la forêt car, étant le lieu de la centralisation du commerce, lequel disparaîtra par suite de la mise en commun des moyens de production et parce que chaque être trouvera, en abondance, ce qui est nécessaire à l'économie animale, elles sont inutiles, nuisibles plutôt, à tout point de vue. D'autre part, l'échange étant inutile, les moyens de transport seront quasi supprimés. Tout cela permettra de vivre la Vie plus bellement, plus amplement : car nos besoins sont très restreints.


Par là, nous pourrons vivre harmonieusement et anarchiquement.


Comme Zisly, notre frère en Anarchie, nous crions: A bas la Civilisation actuelle ! qui est faussée vive la Civilisation spontanée ! Émanant de l'évolution des affinités issues des bons rapports entre les Individus.


Vive la nature !


Jules PIGEON


( Dans " L'An Archiste " de Belgique, n°13, 22 janvier 1899 )


Ecrit par libertad, à 18:19 dans la rubrique "Pour comprendre".

Commentaires :

  simon
22-12-06
à 16:56


salut
je viens de lire l'article sur les naturiens..et je comprend pas des masses pourquoi il qualifie les vegetariens de farceur..je suis végétalienne depuis quelque mois et c'est en m'interressant à l'histoire de ce mode d'alimentation que j'ai entendu parler des naturiens( dans un doc que j'ai commander à alliance vegetarienne).je pense qu'etre vegetarien c'est quand meme mieux que de bouffer des cadavres...
autrement j'adore les mangue les bananes les ananas les noix de coco les avocats les oranges les olives et ce serait vraiment un malheur pour moi que de savoir que je pourrai en etre priver jusqu'à la fin de ma vie sous pretexte que les transports sont nuisible au bonheur ...
j'attend votre réponse. merci bien. soazig
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  Anonyme
22-12-06
à 17:44

Prédation et humanité

Considérer la nature comme un être ou une entité bienveillante n'est pour moi qu'une illusion, en effet tout cela est bien artificiel car pour toutes les espèces c'est la survie qui compte, la reproduction et la transmission de ces gènes.
La science n'est qu'un des moyens de parvenir à survivre en comprenant et décorticant les mécanismes en oeuvres dans la nature, ce qui à pour but premier notre propre survie, comprendre la transmission des maladies, apprendre à les soigner. La transmission du savoir permet ensuite de s'améliorer de génération en génération. Même les cultures (actuelles ou anciennes) les plus différentes possèdent un savoir que l'on peut considérer comme pseudo scientifique, basé sur l'empirisme et la transmission du savoir, pour se soigner notamment, pour se défendre face aux prédateurs, aux virus, ...
Quand à la beauté naturelle je crois que la nature n'est ni belle ni laide, peut être que les auteurs du texte trouve que la nature est belle car ils vivent une vie artificielle dans une ville artificielle.

Les peuples vivant en dehors de ces villes artificielles s'inventent des religions, des idolatries, un monde fantasmé avec lequel ils communiquent par différent moyen, magie, rituels, croyances, ...
Ceux qui vivent dans le monde "civilisé" des villes et de la sciences et idolatres une nature fantasmée pas plus réelle que le reste, je préfère me battre pour que la science ne soit pas utilisée à mauvais escient mais être conscient de ma propre volonté de survie et des moyens mis en oeuvre pour l'assurer.

L'équilibre naturel est un concept inventé par l'homme. Il n'y a pas d'équilibre dans la nature et je suis moi même écologiste et passionnés par le monde qui nous entoure. La plupart du temps le schéma (sans intervention de l'homme) est, pour les animaux comme pour les végétaux
1. croissance de la population animale
2. la croissance atteint un seuil critique : apparitions d'un fleau, maladie, canibalisme, ...
3. la population de l'animal diminue de manière drastique
4. retour en 1., c'est un cycle sans fin

la nature est faite de ruptures, pas d'équilibre, elle est faite de guerre entre les insectes, de luttes entre les végétaux et de développement de virus, avec en jeu des mutations de chaque espèces qui permettront de survivre. La symbiose n'est finalement qu'une association de deux êtres pour survivre, pas quelques chose de mystique.

Je crois tout de même (je dis cela pour que mon intervention ne soit pas mal interprétée) que justement vouloir la justice, l'harmonie est artificiel, mais que cela mérite d'être défendu, et que la loi du plus fort ne doit pas prévaloir chez l'homme !



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